09 Mai Soudainement, le ciel s’est chargé de nuages

Mai 2017, il y a tout juste un an

Je reçois, quelques semaines à l’avance, une “sommation” à me présenter à l’hôpital le 23 mai pour une mammographie. Oui, je sais sommation est un mot plutôt lourd. Mais c’est ainsi que j’ai ressenti la missive reçue par la poste. Ce fut ainsi à chaque communication de la part du système de santé quel qu’en soit le sujet. “Vous avez un rendez-vous à telle date, à telle heure, à tel endroit, pour ceci ou cela. Si vous ne pouvez vous présenter, prière de nous avertir le plus tôt possible.” C’est bref, impersonnel, froid. L’inquiétude qu’un tel message génère, elle, n’est ni brève, ni légère. Soudainement, le ciel se charge de nuages et ils sont noirs.

En mai 2016, j’avais déjà eu une mammographie supplémentaire et une échographie parce qu’une technicienne avait fait une erreur deux mois plus tôt. Mon sein gauche ayant été mal placé sur l’appareil, il s’était formé ce qu’ils appelleront un pli. À la fin du nouvel examen complet, la radiologue avait déclaré qu’il n’y avait absolument rien ni à gauche ni à droite. “Mais, nous vérifierons cela l’année prochaine.” Je suis partie en me disant que vérifier un “rien” au moyen d’une nouvelle mammographie n’était pas une option pour moi. Je me suis toujours inquiétée de mon sein droit et j’ai accepté les nombreuses mammographies proposées aux deux ans depuis le début de la cinquantaine mais je les ai espacées aux trois ans. C’est dommageable quand même les radiations !

En mai 2017, je suis rébarbative à retourner pour de nouveaux examens, comme je le disais, dommageables. Mais, je ne suis pas arrivée à annuler ce rendez-vous. Mon intuition me disait de ne pas appeler pour dire que je n’irais pas. Merci mon intuition ! Quand j’ai appris plus tard qu’un petit cancer s’était développé dans mon sein droit et que la mammo avait permis de le détecter très tôt, j’ai éprouvé de la reconnaissance pour la technicienne qui avait fait une erreur au sein gauche l’année précédente. Je suis maintenant pro-mammo !

J’y suis donc allée le 23 mai. Et puis j’ai oublié. Après tout, nous venions de vérifier un rien. Le ciel du printemps est redevenu d’un beau bleu azur. Jusqu’au 9 juin, jour où j’ai reçu un appel tout aussi froid que les autres. Je vous en parlerai dans quelques jours. J’ai envie de revisiter l’année qui s’achève et de raconter mon aventure. Aventure qui s’est terminée assez bien finalement.

 

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