11 Août le courage, une voie vers la vie

J’écoute les vidéos de Anne-Marie Séguin (youtube.com) qui chemine, avec grâce et sérénité, sur le chemin que la mort ouvre en face d’elle. Elle a cette façon toute simple de rester si proche d’elle-même que je me rapproche encore plus de moi-même juste en l’écoutant. J’apprends beaucoup d’elle.

Plus jeune, j’ai cherché trop longtemps une voie vers la vie. Je me refusais à m’engager totalement sur l’avenue qui était la mienne, perdant contact avec la réalité, chargée de nostalgie par rapport à une autre vie, celle dont je rêvais, celle où j’aurais été grande, belle, riche, habile à vivre, aimée par plusieurs. Pas facile, cette pratique constante d’autre chose qui ce qui est là. Même si certains moments étaient heureux, ma vie m’échappait, faute de l’aimer profondément, faute de la vivre sans rechigner, sans vouloir la changer, sans vouloir me changer. Tant d’attentes déçues. Égarée, je rencontrais plus de tristesse que de joies et de succès. C’était avant. Avant que j’accepte de faire le prochain pas sur cette voie de la vie qui est la mienne, lestée de tout son attirail de ma mission, de mes talents à moi et pas ceux des autres, de ma réalité à moi et pas celle des autres, imaginaire, utopique même. Il fallait juste que je fasse un prochain pas, un premier pas…

J’ai écrit un livre sur la présence parce je savais tout ce qu’il y avait à savoir sur celle-ci dans ma tête mais j’avais encore de la difficulté à la pratiquer au jour le jour, à la vivre dans mon corps et dans mon coeur. Écrire ce livre fut mon enseignement ultime, celui qui a rassemblé les morceaux épars. Celui aussi qui m’a ramenée un peu plus près de mon coeur. Ce fut mon premier pas vers l’acceptation. Et finalement vers la joie.

Pourtant, quand j’écoute Anne-Marie, il me semble qu’il me reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour rester totalement sereine face à toutes les petites morts, les pertes nombreuses qui me mettent au défi chaque jour de rester ouverte à ce qui est. Je retrouve trop souvent encore mon ancienne façon de projeter mon bonheur dans le futur ou ailleurs que là où je suis. Quand je vois Anne-Marie affronter ce projet de mourir avec tant de courage et en continuant de sourire, je me dis que j’ai encore bien des pas à poser pour affronter mon projet de vie avec autant de courage qu’il m’en faudra pour affronter celui de ma mort. Une leçon que j’apprends d’elle, c‘est qu’il n’est jamais trop tard pour le courage.

Une autre leçon que j’apprends d’elle, c’est de naviguer ma vie avec beaucoup d’intériorité, c’est-à-dire éviter les distractions et méditer sur toutes les petites choses quotidiennes, y compris celles qui semblent futiles, tout autant que sur les grandes. Chacune est chargée d’enseignement.

Je reçois de partout plein de leçons que je suis prête à intégrer parce que j’ai fait le premier pas sur la voie vers la vie. Qu’en est-il de vous ?

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