27 Mai L’attente (première partie)

Un peu plus de trois semaines d’attente suivent les deux premières biopsies. La mammographie, puis l’échographie, avaient révélé deux anomalies dans mon sein droit, deux cercles aux contours irréguliers, plus « lumineux » que les tissus avoisinants et situés au cadran supérieur droit de mon sein. Oui, un cancer, ça peut briller ! Rien au toucher comme je le disais dans mon message précédent. Mais les images étaient assez inquiétantes pour considérer un examen plus approfondi.

Au lendemain des biopsies, je tente de me rassurer. Inutile. Je sais que c’est cancéreux. Plusieurs choix s’offrent  à moi. Je peux me raisonner – je m’inquiéterai quand j’aurai le résultat des examens. Je peux nier – pas moi, c’est impossible. Je peux argumenter avec la vie – vraiment, c’est quoi l’idée ? – En appeler au ciel – pourtant, j’ai tout fait pour ne pas en arriver là. Me mettre à rire à gorge déployée – non, vraiment, l’humour manque au rendez-vous, je prends les choses très au sérieux. J’ai beaucoup d’admiration pour celles qui écrivent des blogs délicieusement drôles sur leurs mésaventures avec le cancer et donc avec le système médical. Moi, ça ne me vient pas ainsi. Bon, il faudra que j’aille vers des choix moins stériles.

J’ai des temps forts et lucides et des moments où je m’effondre. « Pourquoi moi, pourquoi ça ? Je préfère mourir que de passer à travers cette épreuve. » Oui, c’est une pensée qui m’est venue comme elle vient à d’autres, ce que j’apprendrai plus tard. Pour le moment, bien qu’entourée de personnes qui m’aiment et que j’aime, je suis seule au monde et je refuse. Mon corps s’affole et tente de s’échapper de la réalité. C’est un mouvement de fuite viscéral. Ma capacité de prier me fait défaut, les frontières dans lesquelles je me tenais en sécurité par rapport à ma santé depuis si longtemps s’effondrent et laissent entrer des pensées monstrueuses de défaite et de trahison. J’exagère à peine.

Pourtant, à travers le sombre de l’orage, je retrouve souvent de la force avant de m’effondrer de nouveau. Mon gros bon sens refait surface, quelques jours à la fois. Je commence à m’informer, à comprendre ce qui se passe et j’entrevois comment prendre action.  Première action à poser: faire des changements dans mon alimentation. Même si je mangeais plutôt bien et avec conscience, je peux apporter beaucoup d’amélioration à ma diète.  Je savais depuis longtemps que le cancer se nourrit de sucre. C’est la première chose que j’élimine de mon assiette, le sucre ordinaire sous toutes ses formes. Également, l’ensemble des aliments qui ont un fort index glycémique, les pommes de terre, les pâtes, le riz, le blé bien sûr et autres.

Je reparlerai de la diète qui m’a considérablement aidée l’année passée et jusqu’à maintenant. Mieux manger m’a été d’un grand secours !

1Comment
  • Gisèle Thibault
    Posted at 11:32h, 06 juin Répondre

    Je te lis avec un immense intérêt

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