01 Juin Hier…demain…et aujourd’hui

Nous sommes toujours plus ou moins dans un état de demi-somnolence, de rêve éveillé. On pourrait le comparer à un état altéré. Nous répétons des gestes automatiques sans y penser vraiment, notre mental étant très occupé à se souvenir ou à espérer, flottant au-dessus du quotidien.

Nous pensons au passé, nous fouillons dans les tiroirs de nos vieilles affaires: “Je ne sais pas si elle s’est rendue compte qu’elle m’a blessée l’autre jour.” “ Pourquoi il m’a dit ça lui, il y a six mois ?” “Ma patronne m’en a toujours trop demandé.” “ Mes parents m’ont mal-aimé.” Des pensées obsédantes et stériles irritent nos jours et souvent nos nuits.

De la même façon, on se tourne vers demain:” Qu’est-ce que je vais faire si je perds mon emploi ?” “ Vivement vendredi ou les prochaines vacances, je n’en peux plus.” “Quand j’aurai plus d’argent, quand mon partenaire de vie m’aura enfin dit que je suis belle avec conviction, quand j’aurai perdu du poids, quand ceci et cela, je serai heureuse… c’est sûr.”

Focalisant sur le passé et le futur, nous en oublions le jour d’aujourd’hui. Si nos pensées multiples restent éparpillées dans le temps, la séparation s’installe. À vouloir réparer un passé révolu et à désirer un futur évanescent, notre attention s’étiole dans le présent, créant un état de transe non-productif. Un état d’errance dans des sphères éthérées où l’enracinement dans la vie humaine est absent… par trop de présence à des temps divergents.

Pour que nos transes soient créatrices, il faut qu’elles soient circonscrites dans le temps, pas dispersées et inconscientes. Il faut qu’elles soient voulues à un moment précis, qu’elles soient induites à partir d’un mental apaisé. Elles doivent se situer entièrement dans le présent. Et dans le présent, que retrouve-t-on ? Tout , tout ce qui est et donc le passé et le futur également. Par exemple, si j’entre en transe avec l’intention de guérir des blessures du passé à partir d’une pleine présence, il peut y avoir une réelle guérison. Sinon je plane au-dessus du passé. La guérison ne peut pénétrer que le présent émotionnel et le chemin qu’elle emprunte est toujours celui du coeur, jamais celui d’un mental effaré parce qu’affairé.

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