07 Août Cancer, les causes

Juillet 2017 : La nuit tombait sur une plage de l’Île-du-Prince-Edward. Une longue marche nous avait menés près des ruines d’un ancien pont. J’avais été silencieuse depuis un moment, réfléchissant aux causes de cette anomalie dans mon sein droit qui m’avait rendue malade. Je continuais, depuis le diagnostic, à rechercher activement « les fameuses » causes de ce cancer.

La vue de nombreux morceaux de bois mort, encore tous alignés, a provoqué chez moi une prise de conscience importante. Il y a au moins autant de causes, toutes alignées et interdépendantes, à ma situation qu’il y a ici de vieux piliers d’un pont détruit par le temps !

La mutation des cellules saines en cellules cancéreuses est un long et discordant processus, il peut prendre plus de sept années.  Avec l’âge, de petites choses anodines au niveau de la santé s’additionnent et créent des conditions idéales pour que des cellules deviennent confuses et se multiplient d’une façon anarchique.

Les causes de toute maladie, incluant le cancer, sont nombreuses. Elles peuvent être héréditaires, génétiques, transgénérationnelles,  psychologiques, sociétales, environnementales. L’évolution du cancer dépend de la diète, surtout occidentale, de la qualité de vie, de la toxicité de l’environnement, du niveau de stress et de la capacité à le gérer, de l’âge, du temps qui accumule des toxines dans l’organisme, le rendant plus acide et créant une inflammation chronique des tissus. Les tumeurs cancéreuses se développent plus vite en milieu acide mais un organisme plus jeune sait mieux lutter contre l’acidité. Celle-ci est renforcée par la vie moderne : plastiques, perturbateurs endocriniens, polluants organiques persistants, malbouffe. Ce n’est pas étonnant que le cancer et les maladies dégénératives soient à l’état épidémique alors qu’ils n’étaient pas très fréquents jusqu’au dernier siècle !

Nombreuses  et complexes en sont les causes ! Dire à tort et à travers que les émotions rendent malades ( je l’ai lu à plusieurs endroits) sans nuancer, sans chercher dans toutes les strates d’expression de l’existence, restreint la réflexion de la société et des individus aux prises avec le drame de la maladie. Comment expliquer  que les enfants et les animaux soient aussi touchés si c’est la faute des émotions? Les émotions sont de très belles choses de la vie et même si certaines sont plus difficiles que d’autres, aucune n’est négative. Chacune recèle une grande richesse et a un rôle bien défini. La tristesse ouvre le coeur, la colère bien exprimée amplifie l’élan de vie, la peur nous protège, la joie nous sanctifie !

Faites-moi plaisir, ne demandez plus jamais à une personne qui vient de recevoir un diagnostic de cancer si elle a bien rechercher et surtout, trouver  « la fameuse » cause de son cancer. C’est insultant d’abord parce que, bien sûr, on s’attable à le faire dès qu’on apprend qu’il y a lieu de s’inquiéter et même avant de recevoir les résultats d’une biopsie. C’est jugeant parce que ça sous-entend qu’on a manqué de compétence et d’attention dans notre cheminement intérieur. « Si tu étais plus sainte, tu serais plus saine. » C’est cruel parce que c’est accusateur ( Quelle est ta faute ? Si tu ne la trouves pas, tu ne guériras pas) à un moment de grande vulnérabilité alors qu’on a tant besoin de bienveillance et de compassion, deux qualités qui sont absentes dans le système médical et qu’on devrait pouvoir trouver chez nos amis.

J’ai cherché assidûment les causes de ce cancer qui m’a accablée l’année dernière. J’ai trouvé bien sûr et, oui, certaines étaient émotionnelles. Mais, il y a tellement plus que cela à comprendre quand une maladie nous parle.

2 Comments
  • Pascale Chapuis
    Posted at 22:14h, 09 août Répondre

    Tellement bien exprimé!

    • Caroline Coulombe
      Posted at 01:16h, 10 août Répondre

      Merci Pascale !

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