25 Jan Qui suis-je ?

Avant d’être une thérapeute, un canal, une amie, une mère, une épouse, je suis une personne, à part entière espérons-le. Avant d’être une personne, je suis… Je suis ce JE qui est … Je suis encore et toujours. Cette réalité existentielle s’inscrit en continuité dans toutes les expressions de ma vie quotidienne, de ma vie de travail et d’amour. Je suis ta mère, ton amie, ton épouse, je suis une travailleuse vaillante et appliquée. Mais, serais-je moins une travailleuse si j’étais moins appliquée? Je suis fâchée, je suis perdue, je suis heureuse, je suis femme et je suis en train de faire l’amour, je suis celle qui t’aime et qui n’aime pas les huîtres crues. Mais, suis-je moins femme quand je suis malade ou que tu n’es pas là ? Je suis celle qui déteste les départs, celle qui adore lire, écrire et rire, le visage abandonné à la chaleur de ses mains. Je suis la petite fille qui voit la vie à l’infini à travers un vitrail coloré. Je suis vivante, je suis pleine de souvenirs pleins d’amour et aussi de douleur, je suis riche de toute une vie, ma vie à moi. Je suis sensible, sensuelle et belle. Non, pas belle ? Mais oui voyons, la beauté est subjective, comme la créativité. Au revers de mon œil, ma beauté se déploie de l’intérieur. Je ne suis pas celle que tu juges froidement, objectivement imparfaite et à réparer, à rajeunir. Je suis celle que Je perçois à travers le tissu frémissant de mon propre cœur. Et si mon cœur est ouvert, si mon cœur est mon sujet d’amour et un sujet aimant parce qu’aimé, alors je te le dis, je suis belle dans mon coeur… subjectivement.

Que c’est bon d’écrire au Je plutôt qu’au nous comme dans le temps des devoirs universitaires. C’est bizarre, cette tendance à vouloir absolument cliver le moi du nous, le cœur de la tête, la compassion de l’écoute en relation d’aide. J’aime les mots intimes, mes mots à moi, les mots pleins de moi … je divague, mais j’aime cet exercice subjectif. Dans un texte, aussi court fut-il, qui tente de répondre à la question : «  Qui suis-je? », comment faire autrement que de me dire au Je ? J’ai bien failli mourir étouffée dans les mots scientifiques, objectifs de mes études et les mots froids qui envahissent encore mes lectures. Les mots des autres répertoriés, empruntés, cités. Des mots qui ne m’appartenaient pas, qui ne m’appartiennent pas, des mots secs, dévitalisés que je faisais miens, à peine. La peine que j’ai eue à taire mes mots m’a rendue subjectivement muette. C’était le temps du silence. Mes consultants en thérapie ont eu besoin du Je qui écoute et qui parle, ils ont encore besoin de moi en channeling, entière et animée, inspirée par une Vivration aimante et élevée.

Je suis celle qui est. Et c’est celle-là qui s’est assise chaque jour de travail psychothérapeutique, pendant des années, en face de clients, neufs au bonheur et en train de devenir eux-mêmes ou souffrants, encore souffrants avant d’en finir avec leur passé, leurs misères au présent et leur douleur. Des clients en mouvement que j’invitais tout doucement, en étant moi-même moi, que j’invitais à devenir leur moi, « à la fois souverain et sujet de leur monde intérieur. » J’affirme que je pouvais être moi et thérapeute tout à la fois. Que je pouvais parler au Je et être guérissante dans mon essence, pas juste dans mon savoir, dans mon expertise, dans mon faire. Si j’osais, et j’ose, je dirais que c’est ainsi et seulement ainsi que je devenais une aidante attentive et qui poussait en avant la vie en entier, pas juste quelques uns de ses morceaux.

Encore aujourd’hui, dans mon travail de channeling, je suis multidimensionnelle, je porte en moi le temps de mes souffrances et de mes joies, l’épaisseur de ma vie et celle de mon sang, la longueur de mes larmes et de mes rires, celle de mes attentes et de mes désirs, la justesse de mes aspirations spirituelles. C’est cela que j’ai à offrir aux personnes à qui Je donne des messages lumineux: ma totalité… pour interpeller et faciliter la leur.

Je suis subjective parce que je suis totale, je suis une, indivisée et multiple, simplifiée et complexe, rationnelle et émotive, savante et sensible, passée et présente, humaine et divine. C’est non seulement inévitable, c’est souhaitable…

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