30 Jan Sérieusement… qui suis-je ?

Cette année, je vais avoir 68 ans ! C’est vraiment étrange. Quand je ferme les yeux, j’ai tous les âges à la fois mais ils tendent à être plutôt ceux d’une jeune femme. Les chiffres qu’on voudraient anodins sont tout de même chargés d’une grande énergie, ils parlent d’une voix forte et racontent une certaine réalité mais ne disent pas toujours l’exacte vérité. 68 ans, 30 ans, 40, 50, tout à la fois, c’est ça mon exacte vérité. Je suis changeante, jeune et sage, encore inexpérimentée et toujours savante de moi-même. Je suis une jeune femme qui approche les 70 ans. Je me souviens que je disais de mes enfants qu’elles n’avaient pas le même âge chaque jour. Un jour, 7 ans, un jour, 16 ans et un jour, 60 ans de sagesse. C’est la vie qui s’alchimise avec le temps, les jours et les années, eux, ils passent et se ressemblent.

Je suis née dans un village des Cantons de l’Est, au Québec, la province francophone du Canada. À l’époque, c’était une province très catholique aussi. La maison de ma famille se tenait à l’ombre de l’église, timide et refermée sur elle-même. Nous étions marginaux de par l’âge de mon père (il avait 63 ans quand je suis née) et l’étrangeté de ma mère. Première féministe que j’ai connue, elle semblait étrange aux yeux réactionnaires des bien-pensants du village. Venant de la ville de Québec, elle était l’étrangère qui ne s’était pas adaptée aux moeurs de ce patelin ultra-conservateur. Grâce à elle, j’ai appris jeune à rêver plus grand que le quotidien limité, plus loin que les règles établies. C’était un temps où les enfants étaient libres d’aller et venir à leur guise dans le village. J’ai grandi dehors et la nature omniprésente dans mon enfance est le plus beau cadeau que la vie m’ait offert. L’amour de la nature fait partie de mon identité.

Je vis depuis 47 ans à Montréal. Plus précisément à Outremont. Pour moi, c’est la plus belle partie de la ville de Montréal parce que la nature y est magnifique.

Mon conjoint de 35 ans est un américain de Californie. J’ai donc élevé mes deux filles en français et en anglais. Quand j’ai publié mon premier livre, PRÉSENCE, la voie de la lumière, il m’a semblé tout naturel de le faire traduire. Les deux livres sont maintenant disponibles dans les deux langues. Mes petits-enfants, une petite-fille et un petit-fils, seront aussi bilingues. Le bilinguisme, plus qu’une simple habileté, plus qu’une ouverture sur le monde, fait aussi partie de mon identité.

Avant de faire exclusivement de la canalisation, j’ai été sexologue et psychothérapeute, détenant une maîtrise de l’Université du Québec à Montréal. Avant, pendant et après mes études universitaires, plusieurs formations hors-murs m’ont appris, semble-t-il, plus que ces études dites scientifiques. J’ai appris et pratiqué la massothérapie et l’Approche globale du corps, une forme d’antigymnastique. J’ai fait une formation en psychosynthèse et me suis intéressée de près à la psychologie jungienne. Plus récemment, j’ai achevé une formation en soins énergétiques égypto-esséniens. C’est donc dire que le corps est constamment au centre de mes intérêts. C’est pour cette raison que j’enseigne le channeling à partir d’un corps présent, investi, aimé.

Est-ce que toutes ces activités et façons d’être présentes et passées déterminent qui je suis ? Pas vraiment. La question “Qui suis-je?” demeure en suspens. Quelle est l’essence de mon identité, quel est le tout que forme les différentes parties de ma vie et où en est le centre ? Je pense qu’il faut chercher ailleurs que dans les parcelles qui composent une vie, il faut chercher vers l’intérieur pour découvrir tous les visages de son âme. Je cherche encore qui je suis parce que mon monde intérieur est si vaste !

Et vous, commencez-vous à savoir qui vous êtes ?

 

 

 

 

 

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25 Jan Qui suis-je ?

Avant d’être une thérapeute, un canal, une amie, une mère, une épouse, je suis une personne, à part entière espérons-le. Avant d’être une personne, je suis… Je suis ce JE qui est … Je suis encore et toujours. Cette réalité existentielle s’inscrit en continuité dans toutes les expressions de ma vie quotidienne, de ma vie de travail et d’amour. Je suis ta mère, ton amie, ton épouse, je suis une travailleuse vaillante et appliquée. Mais, serais-je moins une travailleuse si j’étais moins appliquée? Je suis fâchée, je suis perdue, je suis heureuse, je suis femme et je suis en train de faire l’amour, je suis celle qui t’aime et qui n’aime pas les huîtres crues. Mais, suis-je moins femme quand je suis malade ou que tu n’es pas là ? Je suis celle qui déteste les départs, celle qui adore lire, écrire et rire, le visage abandonné à la chaleur de ses mains. Je suis la petite fille qui voit la vie à l’infini à travers un vitrail coloré. Je suis vivante, je suis pleine de souvenirs pleins d’amour et aussi de douleur, je suis riche de toute une vie, ma vie à moi. Je suis sensible, sensuelle et belle. Non, pas belle ? Mais oui voyons, la beauté est subjective, comme la créativité. Au revers de mon œil, ma beauté se déploie de l’intérieur. Je ne suis pas celle que tu juges froidement, objectivement imparfaite et à réparer, à rajeunir. Je suis celle que Je perçois à travers le tissu frémissant de mon propre cœur. Et si mon cœur est ouvert, si mon cœur est mon sujet d’amour et un sujet aimant parce qu’aimé, alors je te le dis, je suis belle dans mon coeur… subjectivement.

Que c’est bon d’écrire au Je plutôt qu’au nous comme dans le temps des devoirs universitaires. C’est bizarre, cette tendance à vouloir absolument cliver le moi du nous, le cœur de la tête, la compassion de l’écoute en relation d’aide. J’aime les mots intimes, mes mots à moi, les mots pleins de moi … je divague, mais j’aime cet exercice subjectif. Dans un texte, aussi court fut-il, qui tente de répondre à la question : «  Qui suis-je? », comment faire autrement que de me dire au Je ? J’ai bien failli mourir étouffée dans les mots scientifiques, objectifs de mes études et les mots froids qui envahissent encore mes lectures. Les mots des autres répertoriés, empruntés, cités. Des mots qui ne m’appartenaient pas, qui ne m’appartiennent pas, des mots secs, dévitalisés que je faisais miens, à peine. La peine que j’ai eue à taire mes mots m’a rendue subjectivement muette. C’était le temps du silence. Mes consultants en thérapie ont eu besoin du Je qui écoute et qui parle, ils ont encore besoin de moi en channeling, entière et animée, inspirée par une Vivration aimante et élevée.

Je suis celle qui est. Et c’est celle-là qui s’est assise chaque jour de travail psychothérapeutique, pendant des années, en face de clients, neufs au bonheur et en train de devenir eux-mêmes ou souffrants, encore souffrants avant d’en finir avec leur passé, leurs misères au présent et leur douleur. Des clients en mouvement que j’invitais tout doucement, en étant moi-même moi, que j’invitais à devenir leur moi, « à la fois souverain et sujet de leur monde intérieur. » J’affirme que je pouvais être moi et thérapeute tout à la fois. Que je pouvais parler au Je et être guérissante dans mon essence, pas juste dans mon savoir, dans mon expertise, dans mon faire. Si j’osais, et j’ose, je dirais que c’est ainsi et seulement ainsi que je devenais une aidante attentive et qui poussait en avant la vie en entier, pas juste quelques uns de ses morceaux.

Encore aujourd’hui, dans mon travail de channeling, je suis multidimensionnelle, je porte en moi le temps de mes souffrances et de mes joies, l’épaisseur de ma vie et celle de mon sang, la longueur de mes larmes et de mes rires, celle de mes attentes et de mes désirs, la justesse de mes aspirations spirituelles. C’est cela que j’ai à offrir aux personnes à qui Je donne des messages lumineux: ma totalité… pour interpeller et faciliter la leur.

Je suis subjective parce que je suis totale, je suis une, indivisée et multiple, simplifiée et complexe, rationnelle et émotive, savante et sensible, passée et présente, humaine et divine. C’est non seulement inévitable, c’est souhaitable…

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05 Déc Je l’ai su, je le saurai

Parfois je vois clairement le sens de ma vie. Parfois, je ne vois presque plus rien, je n’aperçois qu’un petit morceau et puis un autre et un autre encore. Je n’arrive pas à me brancher sur mon coeur. Et ma vision s’embrouille, les liens viennent à manquer. Je peux seulement me souvenir que j’ai su, que j’ai compris l’essentiel de ce que j’ai à vivre et que cela m’avait apaisée il y a deux semaines, un mois, quelques temps… Je l’ai su, je le saurai. Pour le moment, l’acceptation de l’imbroglio est difficile.

Toujours dans mon travail d’intervenante auprès de la souffrance de mes consultants, je visualisais une table de travail entre eux et moi et dessus, des centaines de morceaux plus ou moins épars selon le travail déjà accompli. Accompagnée de ma présence tranquille, la personne-en-consultation cherchait à assembler des morceaux d’elle-même comme on assemble les morceaux d’un casse-tête. Ici et là apparaissaient des parties du paysage intérieur, l’horizon, le contour d’un lac, le toit d’une maison, le clocher de l’église. Le travail intérieur est une lente marche au travers d’un paysage souvent désolé où l’on voudrait tout rebâtir, tout rénover en un court laps de temps. L’image entière viendra, c’est sûr, mais une fois venue, elle s’embrouillera de nouveau, c’est certain. La sérénité vient avec la patience de toujours tout recommencer en sachant que les fondations déjà établies résisteront aux nouvelles tempêtes.

Le piège à éviter est de vouloir atteindre l’état de parfait bonheur, s’asseoir là et y demeurer. Ce ne serait pas vivant.

Le sens de la vie vient dans la rencontre avec l’âme et grâce au lent débroussaillage de l’épaisse densité humaine pour adoucir les aspérités inévitables de la vie dans un corps et un ego donnés … Le château de la Belle au bois dormant est au bout d’un chemin rempli d’épines et de ronces. Pour réveiller le coeur en soi et l’embrasser, il faut reconnaître que la forêt aussitôt éclaircie offrira un nouveau défi, un nouvel enchevêtrement de branches et d’épines. L’impermanence s’érige sur la permanence des mouvements de vie …

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02 Déc Le source de l’amour

Le moindre objet terrestre peut-il devenir le passage, le vin de l’extase, lorsqu’il est regardé au travers de la source intérieure ? Marianne Dubois

La moindre personne peut-elle devenir le nectar de l’extase lorsqu’elle est embrassée d’un regard tendre et confirmant par la Source en soi, par les yeux éveillés à l’amour vrai ?

Le corps est le contenant, le véhicule. L’âme est l’inspiration, l’amour est la source vive, la vie est la manifestation. Tendresse, amour, guérison, relation avec le réel investi du réellement divin sont les attributs du coeur.

Les états émotionnels sont très longs à niveler et à pacifier, les paliers de compréhension et de travail intérieur sont multiples et diversifiées. J’ai pris mon temps pour résoudre les guerres qui avaient cours dans mon monde intérieur. Je ne crois pas à survoler l’ombre pour arriver à la lumière, à ignorer les batailles pour conquérir la paix, je ne crois pas à s’élever au-delà de l’humain mais plutôt à y plonger corps et âme. Je pense qu’il faut un temps de gestation de nos ressources intérieures dans l’ombre des choses et même dans l’ombre de notre cœur, confondu par les allégations de l’ego. C’est un long parcours mais l’émergence de la clarté, au bout du tunnel, est un instant inoubliable.

La terre nous a appelés, nous sommes venus. Nous avons investi le monde et sa matérialité dans un mouvement qui tend à la complétion mais n’y arrivera jamais tout à fait même si le cœur s’ouvre à l’esprit et à l’immensité de la vie. Le cœur s’ouvre et se referme, c’est sa loi. Il s’ouvre de nouveau et se referme mais jamais autant que la première fois, il continue à se dilater sans se verrouiller à la moindre peur, c’est sa force. Il respire, inspire, expire… inspire, expire… s’ouvre, se referme. Il ne peut rester béant, ce serait sa mort.

 

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18 Nov Petites questions à deux sous

Frappez à la porte de vos succès

« Si l’histoire de votre vie était racontée dans un livre, et si elle était si pleine (comme toute vie l’est) qu’il faudrait une encyclopédie pour en faire le récit, mais qu’en raison de contraintes d’espace, il fallait la réduire aux 25 épisodes les plus importants, lesquels choisiriez-vous, et ce, en remontant dans le passé à partir d’aujourd’hui ? »

J’ai trouvé cette question dans les toutes premières pages de la biographie de Barbara Marx Hubbard qu’a écrite Neale Donald Walsch (paru aux éditions Ariane en 2011). Histoire de vie inspirante dont je recommande la lecture.

J’ai bien sûr commencé à faire la liste de mes épisodes importants. C’est intéressant de découvrir qu’il y en a plusieurs et que je peux en dénombrer bien plus de 25. Ensuite, choisir de les résuire à 25 est tout aussi intéressant. Cela délimite ma vie en tableaux de toutes sortes de couleurs plus ou moins brillantes, de toutes sortes de saveurs amères ou douces, de toutes sortes d’ambiances effarantes ou réconfortantes. J’aime…

Et puis, je me laisse tenter par une autre question, à mille sous cette fois-ci : « Quels seront les 25 épisodes les plus importants du reste de ma vie ? » Alors là, je suis entraînée dans un voyage délirant, fantastique ! J’aime tout autant et peut-être plus…

Quant à lui, Jack Canfield propose de faire la liste de nos succès. D’abord écrire tous les succès de notre vie. Oh ! la la, ça risque d’être long ! Ne dites pas :” Non, pas pour moi.” Vous verrez, il y en a toujours plus qu’on ne le pensait. Puis, on se met à tenir un journal quotidien, ou hebdomadaire, de nos succès actuels. Tout comme on écrit un journal de gratitude. Résultat: l’estime de soi augmente considérablement… Et la joie recommence à faire partie de notre vie comme lorsque nous étions enfant !

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20 Sep L’inconscient est puissant…on peut se fier à lui !

L’humain est tombé de sa chaise quand il a constaté qu’il n’était pas le centre de l’univers mais le centre de son univers et qu’il ne savait pas tout sur lui-même, donc que son inconscient le menait trop souvent par le bout du nez. Depuis, la conscience et l’inconscient ont été traités à toutes les sauces. Généralement, leur relation, pourtant dynamique et évolutive, a été mal comprise. L’une devenant presque princière, l’autre étant relégué aux bas-fonds de la personnalité.

Pourtant, l’inconscient est puissant. En effet, tout ce qui l’habite fait oeuvre de vie que celle-ci soit bonne ou moins bonne. L’inconscient est un vaste réservoir de toutes nos expériences, les plus belles et les plus exaltantes comme les plus dures et les plus limitantes. Elles y vivent comme dans un alambic, se transformant et se raffinant, devenant de plus en plus complexes et de plus en plus influentes. Et la vie puise à même ce réservoir tout ce qu’il lui faut pour se développer sainement ou pour se meurtrir indéfiniment. Qu’on pense, par exemple, à nos dépendances. Il n’y a rien de logique à trop manger ou trop boire ou trop travailler. Le conscient sait qu’il faudrait arrêter mais l’inconscient, tout en silence, agit plus puissamment que la raison. Et la lutte de continuer.

Et viennent les âmes bien intentionnées. Travaillez fort sur vous qu’elles disent, devenez conscient, éclairez l’inconscient. C’est vrai mais s’éreinter à faire et parfaire le travail intérieur n’apporte pas toujours les résultats escomptés. Le travail sur soi peut être simple, constant, léger, lumineux. Il peut être une collaboration harmonieuse entre le conscient et l’inconscient, une aventure fascinante, une oeuvre d’art.

Quand je travaillais en psychothérapie, j’utilisais souvent l’image d’une table de travail entre le consultant et moi. Il y avait là plusieurs morceaux du casse-tête non-résolu qui l’amenait en thérapie. Nous en prenions un, nous en prenions deux, puis trois avec le temps, et nous les pétrissions jusqu’à ce qu’ils puissent s’amalgamer aisément avec les autres morceaux du casse-tête et que l’image du moi et du Soi entrelacés émerge de la dissonance initiale. En fait, c’est le consultant qui faisait le travail. Moi, je guidais tout juste. Un coup bien pétris, le consultant pouvait rendre les morceaux reconnus et assainis là d’où nous les avions tirés. Dans l’inconscient. Pour ne pas qu’ils ternissent le présent, le quotidien. Un coup montés en graines, puis pétris et façonnés, ils étaient redonnés au sommeil bienfaisant, bienveillant de l’inconscient qui a le pouvoir de les faire fleurir dans l’intimité du monde intérieur. Et ceci sans que la conscience s’anfarge dans un travail difficile et harassant. Entendez-moi bien, ce n’est pas que le travail sur soi n’a pas sa raison d’être mais plutôt qu’il faut le vivre selon une juste mesure, dans le creuset de la psyché, sans forcer, sans envahir la réalité qoutidienne.

Or, voici que dans la channeling que je pratique, il se passe une chose très semblable. Des Êtres de lumière en collaboration avec moi viennent éclairer le chemin du consultant où perdurent des zones d’ombre. Un état de guérison des noeuds psychiques advient et même si le consultant renvoie ce qui a été travaillé dans l’inconscient, la guérison, ou la réunion des morceaux éparpillés du puzzle intérieur, demeure et commence à transformer le présent et ses obsessions. Comme si le message offert remuait sciemment et savamment le conscient du consultant pour qu’il ouvre une porte sur l’inconscient, que la lumière y pénètre, qu’elle fasse oeuvre de guérison et que la porte se referme laissant l’inconscient tramer une transformation profonde. Sans que le conscient se tue à la tâche.

L’inconscient est puissant, on peut s’y fier, il fera ce qui doit être fait que ce soit ombrageux ou lumineux, il n’est pas sélectif. Optons donc de l’éclairer puis de le laisser travailler en paix.

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30 Août Pourquoi méditer ?

 

« Pour moi, à cette heure là, c’est comme si le temps s’arrêtait. Toutes les humeurs de mon corps, mon sang et ma bile, tout ce qui fait un homme… semble alors travailler en parfaite harmonie ou bien s’être arrêté. Je me suis souvent demandé si ce moment n’était pas similaire à la naissance ou à la mort. Je sais que l’heure diffère selon chacun… ou chacune…

Mais pendant ce court laps de temps, tout vous paraît soudain possible. Vous pouvez voir au-delà de vos propres limites et constater qu’elles ne sont rien. Dans ce bref instant où le temps s’arrête, vous avez l’impression de pouvoir tout entreprendre, atteindre vos objectifs, puis revenir dans votre corps et retrouver le monde exactement tel que vous l’avez laissé. C’est comme si…sachant que tout est possible, plus rien n’a d’importance. »

 » Lorsqu’on avait tout le temps du monde, les événements liés à des moments particuliers semblaient moins importants. Je pouvais comprendre que l’on veuille prendre du recul, chercher un peu de répit dans la contemplation d’une être infini, quelle que soit la forme qu’on lui donne. Et si l’éternité existait réellement, ou même uniquement son concept, alors, oui, tout était possible… plus rien n’avait d’importance.. »

Conversation entre le frère Anselme et Claire dans Le chardon et le tartan de Diana Gabaldon, paru aux éditions Libre Expression en 1997, pages 501-502

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11 Août le courage, une voie vers la vie

J’écoute les vidéos de Anne-Marie Séguin (youtube.com) qui chemine, avec grâce et sérénité, sur le chemin que la mort ouvre en face d’elle. Elle a cette façon toute simple de rester si proche d’elle-même que je me rapproche encore plus de moi-même juste en l’écoutant. J’apprends beaucoup d’elle.

Plus jeune, j’ai cherché trop longtemps une voie vers la vie. Je me refusais à m’engager totalement sur l’avenue qui était la mienne, perdant contact avec la réalité, chargée de nostalgie par rapport à une autre vie, celle dont je rêvais, celle où j’aurais été grande, belle, riche, habile à vivre, aimée par plusieurs. Pas facile, cette pratique constante d’autre chose qui ce qui est là. Même si certains moments étaient heureux, ma vie m’échappait, faute de l’aimer profondément, faute de la vivre sans rechigner, sans vouloir la changer, sans vouloir me changer. Tant d’attentes déçues. Égarée, je rencontrais plus de tristesse que de joies et de succès. C’était avant. Avant que j’accepte de faire le prochain pas sur cette voie de la vie qui est la mienne, lestée de tout son attirail de ma mission, de mes talents à moi et pas ceux des autres, de ma réalité à moi et pas celle des autres, imaginaire, utopique même. Il fallait juste que je fasse un prochain pas, un premier pas…

J’ai écrit un livre sur la présence parce je savais tout ce qu’il y avait à savoir sur celle-ci dans ma tête mais j’avais encore de la difficulté à la pratiquer au jour le jour, à la vivre dans mon corps et dans mon coeur. Écrire ce livre fut mon enseignement ultime, celui qui a rassemblé les morceaux épars. Celui aussi qui m’a ramenée un peu plus près de mon coeur. Ce fut mon premier pas vers l’acceptation. Et finalement vers la joie.

Pourtant, quand j’écoute Anne-Marie, il me semble qu’il me reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour rester totalement sereine face à toutes les petites morts, les pertes nombreuses qui me mettent au défi chaque jour de rester ouverte à ce qui est. Je retrouve trop souvent encore mon ancienne façon de projeter mon bonheur dans le futur ou ailleurs que là où je suis. Quand je vois Anne-Marie affronter ce projet de mourir avec tant de courage et en continuant de sourire, je me dis que j’ai encore bien des pas à poser pour affronter mon projet de vie avec autant de courage qu’il m’en faudra pour affronter celui de ma mort. Une leçon que j’apprends d’elle, c‘est qu’il n’est jamais trop tard pour le courage.

Une autre leçon que j’apprends d’elle, c’est de naviguer ma vie avec beaucoup d’intériorité, c’est-à-dire éviter les distractions et méditer sur toutes les petites choses quotidiennes, y compris celles qui semblent futiles, tout autant que sur les grandes. Chacune est chargée d’enseignement.

Je reçois de partout plein de leçons que je suis prête à intégrer parce que j’ai fait le premier pas sur la voie vers la vie. Qu’en est-il de vous ?

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05 Août Lettre à ma petite-fille

Maëlle,

Dans la lumière de ce matin de pleine lune, ta beauté émouvante a touché le coeur de tous ceux qui t’ont vu naître. Un grand amour se développe et pour toujours, autant pour les personnes présentes que pour toutes celles qui t’attendaient impatiemment.

Tu as effectué avec brio le passage de l’obscurité à la lumière diffuse enveloppant cette chambre sereine de ta naissance. Bravo !

Pour traverser le dernier passage de ton monde aqueux au monde terrestre, il t’aura fallu une nuit de beau travail, appliqué, patient, douloureux par moments, certainement courageux, en équipe avec ta maman elle aussi très concentrée sur la tâche à accomplir. Tu es bien venue !

8h16

As-tu eu conscience d’être sortie sans aucun souvenir de la chaleur salée de ta demeure des derniers temps ? D’avoir émergé vers le monde humain sous l’eau ? Comment pouvais-tu savoir qu’il ne fallait pas encore respirer ? Pas tant que tout ton visage serait hors de l’eau ? Comment les corps humains savent-ils survivre au voyagement entre les mondes ? Peut-être as-tu perçu l’amour qui t’attendait au dehors de cette eau tiède et bienfaisante. Peut-être bien que c’est toi qui a provoqué la prochaine poussée, la dernière poussée, appuyant tes longs pieds puissants sur les côtes de ta maman, impatiente de rencontrer les beaux visages baignés de larmes de tes parents. Et celui tout aussi baigné de larmes de ta grand-maman. Grâce à cette poussée, ta maman t’a prise d’un coup, te remontant vers son coeur et elle t’a étreinte amoureusement, en pleurant.

Il devait y avoir comme un brouillard t’entourant, des voix, des larmes de joie jetées sur ta nouvelle petite vie. Peut-être savais-tu exactement où tu venais d’atterrir ? Peut-être te demandais-tu plutôt : “Mais, où suis-je, qui suis-je ?” “Et qui sont ces gens qui me regardent avec tant d’amour ?”

Tu était là Maëlle, petite, magnifique et puissante. Tu venais d’arriver, sûre de toi et de ta vie malgré les mystères de la terre qui t’avait appelée il y a neuf mois.

Curieuse déjà, tu as ouvert les yeux bien grands, regardant tour à tour ta maman et ton papa, avec présence et émerveillement. Puis tu les as refermés. Lasse et bouleversée, tu t’es mise à pleurer, un peu, puis encore, tout doucement. Est-ce que la vie grondait autour de toi ? Est-ce que les bruits et les voix t’agressaient ? Peut-être les as-tu reconnues simplement ? À cet instant, j’ai pensé en un éclair de gratitude que ta maman a si bien fait de venir souper souvent chez moi, je suis certaine que tu as reconnu ma voix, comme celles de tes parents, et qu’ainsi tu t’es sentie un peu moins dans un monde étranger.

Il n’y a pas eu d’hésitaiton en toi, tu es venue effleurer nos coeurs, je l’espère avec ravissement, même si ton petit visage peine encore à exprimer ce que tu ressens. Pourtant, je sais que tu sais tout, tout à la fois, mais que c’est trop immense pour tout prendre dans ton âme. Combien de jours as-tu déjà passé sur la terre, combien de naissances, combien de joies et de peines ont marqué ton coeur vibrant, ouvert à ce nouveau personnage qui va se déployer en toi ?

Dans ces premières semaines, à la lisière de ta vie humaine, tu te replies souvent sur tes rythmes intérieurs, parfois indifférente à ceux des gens qui t’aiment déjà autant. C’est tellement immense à pressentir ce monde que nous t’offrons.

Chaque chose, chaque personne, chaque évènement entourant ta venue ont été finalement parfaits, parfaitement posés sur le rite immuable qui assiste à l’éveil de la vie humaine, tracé lumineux sur les exigences de la vie terrestre, source de bonheur et de difficultés. La vie, si impitoyable soit–elle, est également remplie d’enchantements. Il faudra t’en souvenir … toujours.

 

Pour toi Maëlle, avec tout mon amour,

Grand-maman

 

 

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